Correspondances avec Matthias Grünewald
Comment dire?
Comment rendre compte, par les moyens de l'art, de cet événement survenu en l'an 28/29 de notre ère, dans la Judée antique, sous domination romaine : les souffrances, la mort, et, selon la tradition chrétienne, la résurrection du Christ.
Beaucoup de mots, beaucoup d'images racontent ce fait historique qui reste un profond mystère. Ces mots et ces images utilisent abondamment les motifs classiques du tragique et du merveillieux.
Après et avant beaucoup d'autres, le peintre Matthias Grünewald (1475-1528) s'empare du sujet et offre à l'iconographie religieuse son saisissant chef-d'oeuvre : Le Retable d'Issenheim (1512-1515), conservé à Colmar au Musée Unterlinden.
Comment donc oser encore reprendre ce sujet et venir après les autres ?
La Galerie No Smoking à Strasbourg m'en donne l'occassion avec son exposition Correspondances avec Mattthias Grünewald.
Pour traiter ce sujet, difficile, j'ai choisi de présenter une „installation“.
Elle cherche avant tout à respecter les données brutes du réel et veut s'en tenir à l'événement. Les objets emblématiques de la crucifixion(clous, tenaille, marteau, couronne d'épines, vinaigre, éponge, croix, crâne ...) sont au coeur de l'oeuvre et se présentent peut-être comme les „pièces à conviction“ d'un triple crime commis avec horreur et perpétré au nom de la loi.
Marcel Devime
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